« C’est cette sensibilité qui permet à l’enfant de se mettre en rapport avec le monde extérieur d’une façon exceptionnellement intense, tout est facile, alors ; tout est pour lui enthousiasme et vie. Chaque effort est un accroissement de puissance. Quand une de ses passions psychiques s’est éteinte, d’autres flammes s’allument, et l’enfance s’écoule ainsi, de conquête en conquête, dans une vibration incessante, reconnue par tout le monde, et que l’on traite de joie enfantine. »1
 « En raison de ces périodes sensibles, ce que nous appelons « le libre choix », c’est-à-dire la liberté pour l’enfant de choisir son travail, a une grande importance pratique à l’école ; et c’est précisément le libre choix qui a révélé à la fois ses possibilités merveilleuses et l’existence de lois régissant la construction psychique de l’enfant. »3
« C’est le savant hollandais De Vries qui découvrit les périodes sensibles chez les animaux ; mais c’est nous, dans nos écoles, qui avons trouvé ces périodes sensibles dans la croissance des enfants et qui les avons utilisées du point de vue de l’éducation. »4
« Ce sont les sensibilités intérieures qui guident dans le choix du nécessaire et des situations favorables au développement dans l’ambiance multiforme. Comment cela ? Elles guident en rendant l’enfant sensible à certaines choses, le rendant indifférent à d’autres. Quand il est dans une période sensible, c’est comme si une lumière, émanant de lui, éclairait seulement certaines choses sans éclairer les autres. »5
 « Si l’enfant n’a pu obéir aux directives de sa période sensible, l’occasion d’une conquête naturelle est perdue, perdue à jamais. »6
« Les périodes sensibles se produisent dans les premières années de la vie pour la construction de la personnalité »7
« Quand une période sensible, parvient à son plus haut degré, on peut la comparer à un phare qui, venu du fond de l’intellect, illuminerait certaines parties de l’environnement, laissant le reste dans l’ombre ; l’effet de ce rayon de lumière sélectif est tel que, là où régnaient auparavant la confusion et le chaos, se font jour peu à peu l’ordre et la discrimination. »8
« En effet, pendant les périodes sensibles, des rapports étroits s’établissent entre l’individu et l’ambiance d’où il doit recueillir les moyens nécessaires à son développement ; et c’est seulement quand cette ambiance est favorable et que les obstacles sont réduits au minimum, que l’enfant fonctionne pleinement et qu’il révèle ses caractères cachés. »9
« Il s’agit de sensibilités spéciales, qui se trouvent chez les êtres en voie d‘évolution, c’est-à-dire dans les stades de l’enfance. Elles sont passagères et se limitent à l’acquisition d’un caractère déterminé. Une fois ce caractère développé, la sensibilité cesse. 
« C’est plutôt une passion brûlante qui s’éveille du fond de l’inconscient, et qui met en marche une merveilleuse activité »10 . 
 « Pendant cette période sensible, les énergies agissent avec une telle puissance que nous ne pouvons même plus l’imaginer ; nous les avons perdues au point de ne plus pouvoir nous en souvenir. »11.



« Elles sont la preuve que le développement psychique ne survient pas par hasard, qu’il n’a pas ses origines dans les stimulants du monde extérieur, qu’il ne s’édifie pas sur place, mais qu’il est guidé par des sensibilités passagères qui président à l’acquisition des différents caractères. Bien que cela se produise au moyen de l’ambiance extérieure, celle-ci n’a pas une importance constructive ; elle offre seulement les moyens nécessaires à la vie »12.
 
« Etudier ces phénomènes, représentait une tentative pour pénétrer les secrets de la nature :et, en effet, mon effort pour comprendre ce qui se passait sous mes yeux m’amena enfin à la découverte des « périodes sensibles » dans la vie psychique de l’enfant : on peut dire qu’elles constituent la clé pour comprendre sa croissance psychique et, en même temps tracer un plan sûr d’éducation. »13.
« Les caprices de la période sensible sont l’expression extérieure de besoins insatisfaits. » (…) « Ils disparaissent immédiatement quand il est possible de les comprendre et de les satisfaire. » (…) « Il est donc nécessaire de chercher la cause de toute manifestation enfantine que nous appelons capricieuse, précisément parce qu’elle nous échappe. Cela constitue pour nous un guide pour pénétrer dans les recoins mystérieux de l’âme de l’enfant, et pour préparer une période de compréhension et de paix dans nos rapports avec lui. »14
« Les expériences négatives qui dénoncent non seulement l’existence, mais l’acuité de cette période sensible, se font quand, dans l’ambiance, surgissent des circonstances qui font obstacle au paisible développement des conquêtes créatrices. Alors naît chez l’enfant une agitation violente qui n’a pas seulement les caractères bien connus du caprice invincible, mais qui peut présenter les apparences de la maladie et qui résiste à tous les traitements tant que persistent les circonstances défavorables. Tombé l’obstacle, le caprice et la maladie disparaissent immédiatement. Et cela indique clairement la cause du phénomène anormal »15.
« Dans la mystérieuse période qui suit immédiatement la naissance, l’enfant être déjà psychique, doué d’une sensibilité raffinée, peut être considéré comme un moi dormant qui, brusquement s’éveille et entend une musique délicieuse. Toutes ses fibres se mettent à vibrer. Aucun autre son ne l’a jamais atteint, mais celui-ci a touché son âme et il n’est resté sensible qu’à cet appel particulier. »16
« Des psychologues belges ont découvert que l’enfant de 2ans et demie n’a à sa disposition que deux à trois cents mots alors qu’à six ans il parvient à en connaître des milliers. »17 
« Une des périodes sensibles les plus importantes et les plus mystérieuses est celle qui rend le petit enfant sensible à l’ordre. »18






« L’ordre des choses, c’est connaître la place de chacune d’elles ; c’est se rappeler l’endroit où chaque objet se trouve, c’est-à-dire être capable de s’orienter dans l’ambiance, la posséder dans tous ses détails. »19 . 
« Dès le début de la seconde année, l’enfant n’est plus attiré avec la fascination propre aux périodes sensibles par les choses clinquantes, par les couleurs vives, mais plutôt par de petites choses qui nous échappent. On dirait que ce qui l’intéresse c’est l’invisible : ce qui se trouve aux confins de la conscience. »20



« Ce qui avait impressionné l’enfant, c’était qu’un être si petit existât, qu’il put bouger, courir. »21,






« Il y a une période sensible très prolongée, qui dure presque jusqu’à l’âge de cinq ans, et qui rend l’enfant capable d’une façon vraiment prodigieuse, de s’approprier les images de l’ambiance. L’enfant est donc un observateur qui enregistre activement les images au moyen de ses sens, ce qui est autre chose que de les recevoir ainsi qu’un miroir. On peut remarquer qu’il le fait grâce à une impulsion intérieure. » 22
« Le développement des sens précède celui des activités supérieures intellectuelles, et l’enfant de trois à six ans est dans la période de formation. Nous pouvons donc aider le développement des sens, précisément à cet âge, en graduant et en adaptant les stimulants. »23
« Or les enfants sont sensibles à tous les gestes de mépris dont nous les gratifions et desquels ils restent humiliés. Cette leçon leur rendait justice, les rachetait à leurs propres yeux, leur permettait de s’élever dans la société.»24
« Tous les petits enfants devraient se promener ainsi guidés, par ce qui les attire. Dans ce sens, l’éducation peut aider l’enfant en lui donnant à l’école, une préparation : en lui enseignant les couleurs, les formes et les nervures de feuilles, les habitudes des insectes, des autres animaux, etc. Tout cela fournira des raisons d’intérêt ; plus il apprendra plus il marchera, pour explorer il faut que l’enfant soit guidé par un intérêt intellectuel, et c’est à nous de le lui fournir. »25
« C’est cette sensibilité intérieure très particulière que nous avons appelée « l’amour de l’ambiance ». L’enfant qui observe les choses avec passion, est attiré par elles. Mais ce sont surtout les actes des adultes qui l’attirent, il veut les connaître et les reproduire. Et c’est là que l’adulte doit trouver sa mission ; il faut qu’il soit l’inspirateur des actes enfantins : un livre ouvert dans lequel l’enfant peut découvrir le guide de ses propres mouvements et apprendre ce qui lui est nécessaire pour bien faire. »26
« Il faut donc que l’adulte essaye d’interpréter les besoins de l’enfant pour les comprendre et les seconder en lui préparant une ambiance appropriée. C’est ainsi que peut s’ouvrir une ère nouvelle de l’éducation, celle de « l’Aide à la Vie » »27



1 Maria Montessori, L’enfant, chapitre « les Périodes Sensibles » p
 
35 (à 3-4 pages du début de chapitre)




3 Maria Montessori, Les étapes de l’éducation p35 (il n’y a pas de chapitre dans ce livre, et tu ne l’as pas, donc traduis tel quel)


4 Maria Montessori, l’Enfant, chapitre les périodes sensibles
 
p32 (15-10 lignes après le début)


5 Maria Montessori, L’Enfant, Chap « En examinant les périodes sensibles » p37-38 (entre la première et la deuxième page)


6 L’enfant p 34, chap les périodes sensibles, un peu avant la citation 2


7 Maria Montessori, Les étapes de l’éducation p36-37 (même remarque que pour la cit 3)


8E.M Standing, Maria Montessori, sa vie, son œuvre p 95-96, chapitre 7, les Périodes Sensibles, 3
ème page


9 Maria Montessori, Les étapes de l’éducation p24 (idem que les cit 3 et 7)


10 E.M Standing, Maria Montessori, sa vie, son œuvre p 95, juste avant cit 8
11 Maria Montessori, L’Esprit Absorbant de l’Enfant, p43, à 7 pages de la fin du chapitre 5 : le miracle de la création


12 Maria Montessori, L’Enfant, chap « En examinant les périodes sensibles » (à quelques lignes du début du chapitre) p37


13 Maria Montessori, Les étapes de l’éducation, p19 , donc là traduis directement


14 Maria Montessori, l’Enfant p 36 (toute fin du chapitre les périodes sensibles)


15 Maria Montessori, L’Enfant p 52, chapitre l’Ordre Intérieur (fin de première ou deuxième page)
16 Maria Montessori, L’Esprit Absorbant de l’Enfant, p99 (Chapitre 10 ,3
ème page)


17 Chap 9, l’Esprit Absorbant, p 95 chap 9 : du langage, 1 demie page avant la fin


18Maria Montessori, l’Enfant, chap « l’Ordre » p44 (les premières lignes)

19 Maria Montessori,L’Enfant, chap ordre 3
ème ou 4
ème page 47


20 Maria Montessori, l’Enfant p60, chapitre l’intelligence (4
ème ou 5
ème page)


21 Maria Montessori, l’Enfant, chap l’intelligence, 5
ème page, une dizaine de lignes après cit 21


22 Maria Montessori, l’Enfant, p57 , chapitre l’intelligence, à une bonne page du début
23 Maria Montessori, La Pédagogie Scientifique tome 1 (la découverte de l’enfant), chapitre : généralités sur l’éducation sensorielle (après une dizaine de lignes)P 82
24 P 122,Maria Montessori l’enfant, chap la dignité, 1
ère ou 2
ème page


25 L’Esprit Absorbant de l’Enfant p 132 ( à une demie page de la fin du chapitre 14, développement et imitation)
26 P88,89 Maria Montessori l’enfant 3
ème page du chap, la substitution de la personnalité (à trois bonnes pages du début)


27 Maria Montessori, l’Enfant, p69 (une demie page avant le chapitre « marcher »)

« Comment l’enfant, venu du néant, s’oriente-t-il dans ce monde compliqué ? Comment arrive-t-il à distinguer les choses ? Par quel prodige parvient-il à apprendre une langue avec ses particularités minutieuses, sans maître, rien qu’en vivant, en vivant avec simplicité, avec joie, sans se fatiguer. »2

L’enfant p34, chap les périodes sensibles (2,3 pages du début)