« L’apparence de la maîtresse est le premier pas qui lui permettra de comprendre l’enfant et de le respecter. »1

« Il faut donc qu’elle [l’éducatrice] connaisse parfaitement le matériel, l’ait continuellement à l’esprit, et apprenne avec exactitude la technique de sa présentation, et la manière de traiter l’enfant afin de pouvoir le guider efficacement. »2
« La préparation que notre méthode exige du maître est l’examen de lui-même, le renoncement à la tyrannie. Il doit chasser de son cœur la vieille croute de colère et d’orgueil ; s’humilier, se revêtir de charité : voilà les dispositions d’âme qu’il doit acquérir ; voilà le socle de la balance, le point d’appui indispensable à son équilibre. C’est en cela que réside la préparation intérieure : le point de départ et le point d’arrivée. »3
« La clairvoyance de la maîtresse devrait être à la fois exacte comme celle du savant et spirituelle comme celle du saint. La préparation à la science et la préparation à la vertu devraient lui donne une âme nouvelle, parce que l’attitude de la maîtresse doit être à la fois positive, scientifique et spirituelle. »4
« Et pour conquérir cette attitude d’esprit, le long exercice et l’observation large de la vie, guidées par les sciences biologiques, sont nécessaires. »
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« Le laboratoire scientifique, le champ naturel où la maîtresse s’initiera à l’observation des phénomènes de la vie intérieure, doit être l’école où se développent des enfants « libres » avec l’aide du matériel de développement. Quand elle se sentira enflammée d’intérêt en voyant les phénomènes spirituels se produire chez les enfants, quand elle éprouvera une joie sereine et sans bornes en les observant, alors seulement elle pourra se dire « initiée ». Elle commencera à devenir maîtresse. »5
« La maîtresse devient la gardienne et la protectrice du milieu. »6
« L’éducation se partage entre la maîtresse et le milieu. »7
« Chaque objet doit avoir son emplacement déterminé où il reste tant qu’il n’est pas en usage. Un enfant ne peut en prendre un qu’à l’endroit où il est exposé au libre choix, et le remettre, après usage, à cette même place, dans des conditions identiques à celles où il l’a pris. C’est-à-dire qu’aucun enfant ne peut en finir avec un exercice sur la seule satisfaction de sa première impulsion ; mais il doit mener son travail jusqu’au bout, exerçant ainsi sa volonté pour respecter les règles qui dirigent son milieu. »9
« Quoiqu’il soit louable de baser les idées sur l’éducation sensorielle, il convient pourtant d’associer, à un moment donné, le langage aux perceptions. »10
-« La différence profonde qui existe entre cette méthode et les leçons objectives des anciennes méthodes, c’est que les objets ne sont pas une aide pour la maîtresse qui doit les expliquer, mais que ce sont des moyens didactiques. Cet ensemble constitue une aide pour l’enfant qui les choisit, se les approprie, s’en sert et s’y exerce selon ses propres tendances et besoins, d’après l’impulsion qu’il ressent. Les objets deviennent ainsi ‘’moyens de développement’’. C’est tout cet ensemble, et non pas le seul enseignement de la maîtresse qui est le point essentiel : et comme c’est l’enfant qui l’emploie, c’est lui qui est l’entité active et non pas la maîtresse. »8.
« Avant toute chose, elle doit savoir reconnaître les moments où l’attention se polarise. Quand l’enfant est absorbé par son ‘’grand travail ‘’, la maîtresse doit respecter sa concentration et ne pas le déranger, ni par les louanges, ni par des critiques. »9
« C’est là un usage du matériel qui répond à un désordre, à des besoins différents de ceux qu’il peut satisfaire : il s’ensuit la dispersion des énergies, le bavardage ; toute action qui éloigne l’enfant de la possibilité de se concentrer, l’éloigne par conséquent du but à atteindre. »13
« En aucun cas, notre méthode ne recommande le respect des défauts ou de la superficialité. Son fondement essentiel consiste à apprendre à distinguer les conditions physiques de l’enfant qui peuvent être favorables à sa santé spirituelle, de celles qui ne peuvent rien construire, qui ne sont pas formatrices, voire qui portent atteinte à son développement, en gaspillant inutilement ses forces. »10
« il lui revient de guider le développement de l’âme enfantine, c’est pourquoi son observation de l’enfant n’a pas pour seul but d’apprendre à le connaître. Son observation doit avoir pour seul objectif – et c’est en cela qu’elle se justifie – d’aider l’enfant. » 11
« Nous serons bien souvent stupéfaits de voir des enfants, non seulement observer spontanément le milieu en apercevant ce qu’ils n’y distinguaient pas auparavant, mais faire des comparaisons avec ce qu’ils se rappellent ; certains de leurs jugements révèlent une accumulation d’observations, une espèce de ‘’pierre de touche’’ que nous ne possédions pas. »12



– « Savoir que le développement de l’enfant suit un chemin comportant des degrés successifs d’indépendance, doit guider notre comportement à son égard ; aidons-le à agir, à vouloir et à penser par lui-même. »13
« comme la flamme dont la chaleur active, vivifie et invite. […] Avant que vienne la concentration, la maîtresse peut se permettre à peu près ce qu’elle veut : elle peut intervenir dans l’activité de l’enfant quand elle le juge nécessaire. »14
« Les enfants construisent sans y être aidés une société ordonnée. A nous, les adultes, il nous faut la police, les prisons, des soldats, des canons. Les enfants résolvent pacifiquement leurs problèmes ; ils nous ont démontré que la liberté et la discipline sont deux faces de la même médaille, parce que la liberté véritable mène à la discipline. »15


1 Maria Montessori, L’esprit absorbant de l’enfant, p.226, chapitre : la préparation de la maîtresse montessorienne (à une page du début) 
2 Maria Montessori, La découverte de l’enfant, pédagogie scientifique tome 1 p.121, chapitre « la maitresse » deux pages après le début 
3 L’enfant, p.102, idem 6ème page 
4 L’éducation élémentaire, p.122 , chapitre : « préparation de la maitresse » 10ème page 
5 L’éducation élémentaire, p.124, derniers mots avant le chapitre »l’ambiance » 
6 Maria Montessori, L’esprit absorbant de l’enfant, p.225, chapitre : « la préparation de la maitresse montessorienne » milieu de la première page 
7 Maria Montessori, p.119 vers la quinzième ligne 
8 Maria Montessori, La découverte de l’enfant, pédagogie scientifique tome 1 p.119, chapitre « la maitresse » quelques lignes après citation n 8 
9 L’enfant dans la famille, p.133, chapitre : « la nouvelle maitresse », 5ème page 
10 L’enfant dans la famille, p.134 
11 L’enfant dans la famille, p.133 
12 La découverte de l’enfant, p.137 
13 L’esprit absorbant de l’enfant, p.228 
14 L’esprit absorbant de l’enfant, p.226 
15 L’esprit absorbant de l’enfant, p.223